mardi 12 mars 2024

Ballet

Stéphane Haffner et Kyle Kier-Haffner, son mari



Peau contre peau…

Ma bouche effleure ta bouche…

Mon corps effleure ton corps…



Je te respire et je m’enivre,

Tu fleures tellement bon le mâle,

Mon cœur amoureux s’emballe.



Sur la soie de ta peau dorée,

Je glisse, je glisse inexorablement,

Vers l’épicentre de tes désirs.



Là, de la communion de nos corps,

Germeront les promesses

D’un amour véritable, indéfectible.



Pour ne faire qu’une seule âme,

Tout de moi veut se fondre en toi.

Ma chair fiévreuse est aux abois.



Tu es mon éternel printemps,

De tes effluves virils, tu me grises,

De toi, je me came, je lâche prise.



Dans un élégant corps à corps,

Nos corps dansent en accord

Le ballet mythique de la petite mort.


Christian Bailly
Tous droits réservés 
12/03/2024

jeudi 7 mars 2024

Pour toi



Pour toi, je gravirais monts et montagnes

Rien que pour voir ton mas de Cocagne.

Je courais comme un fou à travers la campagne

Pour venir boire ton plaisir dans une coupe de Champagne...


“Ajax of Oileus Shipwrecked", 19th century, by Francesco Hayez

Christian Bailly
Tous droits réservés 
06/03/2024

jeudi 22 février 2024

Venise



Venise… Tu agonises...



Soumise au supplice du monde moderne,

Même si, devant toi, tous se prosternent.

Derrière la magnificence des façades en souffrance,

Ton faste, décrépit par le temps, redoute l'échéance




Des mastodontes des mers, irrespectueux,

Te menacent chaque jour que Dieu veut.

Une multitude frivole et avide vient assister à ton agonie,

Ton peuple désabusé, peu à peu, te quitte ou se languit.





Sur tes murs rongés, je lis ta mélancolie,

La fin d'un monde qui au désastre présent se plie.

Où sont donc passés tous tes fastes glorieux d'antan

Tes fêtes réputées, tes bacchanales et tes rires insouciants ?




Derrière les masques, la liberté d’être,

Pour transgresser, sans se faire connaître.

Je crois entendre tes rires, tes cris de derrière les fresques,

Les soupirs, les gémissements de tes frivolités carnavalesques.










Aujourd'hui, des arlequins de pacotille,

Prennent la pose pour des broutilles,

Les gondoles gracieuses nous font croire à la bonne aubaine,

Mais se vendent hors de prix comme des demi-mondaines.






Tu entends des amoureux, les serments,

Bercés par des barcarolles à trois temps.

Les gondoliers sur les canaux devenus de vrais boulevards,

Se faufilent entre les vaporettos bondés et agités, avec art.



Devant un spritz ensoleillé, je t’admire,

Par ton atmosphère, je me laisse envahir.

Je m'émerveille de tes églises et de tes palais opulents

Et j'oublie de l'aqua-alta, les sombres avertissements.





J'erre sur tes ponts et dans tes ruelles,

À la recherche du passé et de ses rituels.

De te découvrir sous toutes tes facettes, je suis enchanté

Cependant, j’avoue être affligé de mon voyeurisme éhonté.





Pourtant...

Pourtant, il fallait que je te vois

Que je t'admire au moins une fois

Je me demande qui aura un jour pitié de toi...


























Texte et photos Christian Bailly
Tous droits réservés
22/03/2024

Aimer, c'est exister !

 

Clement Legrand


Aimer, c'est exister, mon Aimé...
Tu es dans chacun de mes pas,
Dans chacun de mes regards,
Dans chacun de mes gestes,
Dans l'air que je respire et que j'expire,
Dans tous les battements de mon cœur
Et tous les chambardements de mon corps,
Dans toutes les dérives de mes pensées.

Tu es là, dans le passé qui nous poursuit,
Dans le présent que nous vivons ensemble,
Et ce futur qui déjà pour nous s'impatiente,
Dans chaque instant qu'il m'est donné de vivre,
Tu es là dans les rêves de mes nuits,
Et dans les espoirs entretenus chaque jour.

Tu es là, dans chacun de mes mots choisis pour toi.
Tu es le fil d'Ariane avec lequel je tisse ma poésie,
Celui qui inspire tant ma plume d'amant.
Tu es l'encre de ma vie avec laquelle j'écris
Pour éterniser, dans le marbre du temps, notre amour.

J'existe pour t'aimer, mon Aimé !

Texte Christian Bailly
Tous droits réservés
30/11/2023

Papier glacé

  



Que sont donc Papier glacé ces âmes du passé,         

À jamais figées, 

Sur le papier glacé ?

Pour elles, un moment suspendu d'éternité.



Que sont devenues ces âmes trépassées

Par l'histoire, oubliées ?

Sur le papier glacé ?

Un jour parmi tant d'autres de leur destinée.



Que sont donc devenus leurs corps fatigués,

Leurs mains usées,

Leurs cœurs brisés ?

À jamais six pieds sous terre, décomposés.



Ainsi vont nos destins, ainsi va le temps,

Que de notre passage,

De nous, ne reste qu'un visage,

Immortalisé à jamais, sur le papier glacé.



Dites-moi, combien de temps me reste-t-il

Pour les retrouver

Sur le papier glacé ?

Une heure, un jour, un mois, une année?



À vrai dire, peu m'importe quand,

Pourvu que la souffrance me soit évitée,

Je veux partir comme un oiseau à son envolé,

À l'aurore flamboyante d'une belle journée,



Là, je vous attendrai sur le papier glacé.  



Christian Bailly - Tous droits réservés

Dans la nuit

  


Seule, elle traversait la brume du soir.

Elle était partie sans un au revoir.

Elle marchait, sa valise à la main,

Dans laquelle elle emportait son destin.


Pouvait-il être plus noir que cette nuit ?

Non, elle avait connu le pire avec lui...

Les coups, les viols et les humiliations, 

Ce qu'elle n'avait pas imaginé à leur union.


Après quelques mois de lune de miel,

De cet homme, elle avait connu le fiel.

Derrière ses baisers, couvaient ses orages,

Sous ses caresses, il cachait sa rage.


Bien sûr, il faisait l'amour comme un dieu,

Pour se faire pardonner ses moments odieux.

Mais après que restait-il  de leur amour ?

Des blessures, des cicatrices pour toujours...


Seule, elle traversait la brume du soir.

Elle était partie le cœur plein d'espoir.

Elle marchait, sa valise à la main,

Dans laquelle  attendait son nouveau destin.


Christian Bailly

Tous droits réservés

09/11/2023


Le poète et la patate cœur

 



Photo Christian Bailly 


Patate cœur...

En mémoire d'Agnès Varda...


Si la nature a le pouvoir faire des coeurs...

Pourquoi les hommes en ont-ils si peu 

Et font la guerre ?

Se demande le poète en préparant sa popote

Et en découvrant sa patate en forme de cœur...

Il a beau la regarder,

Il ne trouve pas de réponse...

La patate reste silencieuse, 

Comme pour lui dire 

Qu'elle n'a rien à dire...

Hé oui...

Les hommes sont belliqueux depuis la nuit des temps

Le sont au présent...

Et le seront jusqu'à la fin des temps...

Même une patate sait ça !

C'est sans espoir...

Le poète se demandait aussi pourquoi elle avait cette forme en cœur, pour une patate, ce n'est pas commun ?

En la regardant, elle semblait lui répondre : "Hé bien, vois-tu, je n'ai rien demandé à personne et le plus fort, c'est que je n'ai pas choisi de devenir ce que je suis, mais après tout, je suis une patate, moi aussi...

C'est comme ça !

C'est comme toi ! Toi aussi, tu n'as rien demandé à personne et tu n'as pas choisi d'être  qui tu es, et pourtant...

Pourtant, tu es un homme, toi aussi...

Hé oui, mon vieux, dame nature fait ce qu'elle veut de qui elle veut , quand elle veut, n'en déplaise à certains..."

Sur ce, le poète que je suis, épargna la patate,

Et se dit que peut-être la Paix et l'Amour y germeront un jour...


Délire de Christian Bailly

Tous droits réservés bien sûr

Et vive les patates !

Du net


Délire de Christian Bailly

Tous droits réservés bien sûr

Et vive les patates !

12/11/2023

Trois p'tites notes

 



 

Trois p'tites notes de nostalgie, d'un passé lointain et révolu,

Trois p'tites notes, elles reviennent des abîmes de mon enfance.

Je les croyais enfouis dans ma mémoire, non, les voilà revenues,

Pour venir me hanter, faire ressurgir ces années d'insouciance.



Trois p'tites notes frivoles, elles en disent long sur le temps passé,

Trois p'tites notes pour souligner les coups de griffes des ans.

Elles font remonter à la surface des souvenirs que j'avais oubliés.

Dans mes yeux voilés par la mélancolie, mes rêves d'enfant.



Trois p'tites notes, elles peuvent aujourd'hui vous sembler désuètes,

Trois p'tites notes sans prétention pour raconter toute une époque,

Où par amour, on prenait le temps d'aller cueillir des pâquerettes,

C'était bien avant aujourd'hui, où toutes les valeurs se disloquent.



Trois p'tites notes pour dire "mon vieux, tu es d'un autre temps",

Trois p'tites notes venues semer la confusion, dans mon esprit,

Pour un moment, juste pour souligner que je dois vivre le présent,

Profiter intensément de chaque instant, car la vie n'a pas de prix.



Christian Bailly
Tous droits réservés 
15/11/2023

Sérénité

 



Alors qu'Hélios plonge fièrement en silence

Dans les ténèbres, sans aucune résistance,

Mais dans un extraordinaire bain de sang,

Séléné, elle, se présente au premier rang,

Devant le portail encore fermé de la nuit,

Derrière, aux antipodes, déjà le jour s'enfuit.




Il s'ouvrira au signal de Vénus, au couchant,

Tandis qu'elle ceinturera l'horizon au levant.

Malgré ce cérémonieux rendez-vous endeuillé,

L'instant dramatique est baigné de sérénité.




Les hommes, quant à eux, devant ce drame

Qui se joue chaque jour qui est fait, slament…

Ils slament leurs vies, de l'humanité le destin,

Sans se soucier de ce qui adviendra demain…



Texte et photos Chritian Bailly

Tous droits réservés

27/11/2023

Mascotte

 


 

Comme elle sentait bon les vacances

La mascotte abricot, framboise,

Fraise ou compote de pommes,

Quand elle n'échouait pas sur le sable.



Bienvenue à la pause goûter,

Entre deux longues baignades,

Deux parties intenses de ballon,

Ou avant de ramasser des coquillages.


 

Nous l'entendions arriver au loin,

Bien avant de la voir entourée

D'un essaim de gamins affamés,

Et de parents résolus à leur faire plaisir.



Nous la croquions à pleines dents,

Autour de notre bouche édentée,

Par notre jeunesse en herbe,

Elle nous laissait un goût de reviens-y.



Puis,

Nous repartions dans les vagues,

Les mains encore toutes poisseuses,

La bouche maculée de sucre cristallisé,

Ou avec de larges moustaches de confiture.




Comme elle était bonne la mascotte,

Réchauffée pas le soleil estival.

Elle attendait dans sa corbeille en osier,

D'être cueillie par nos mains polissonnes.




Demandez ma mascotte !  

Demandez ma mascotte !

Abricot, framboise,

Fraise ou compote…

Demandez ma mascotte !


 Christian Bailly

Tous drois réservés

28/11/2023

Les mots d u poèète

 


Torrent dans le Cantal

Le temps,

Impétueux et turbulent,

Comme un torrent,

Sur les pierres,

Nous use,

Peu à peu, nous émousse,

Nous roule,

Les uns contre les autres.


Torrent dans le Cantal

Il nous bouscule,

Arrondit nos angles,

Nous rend moins tranchants,

Et nous emporte

Dans son courant tumultueux,

Insaisissable,

Vers le lit du fleuve,

Ou nous finissons tous envasés,

À jamais,

À tout jamais,

Dans le limon

Des destins déjà échoués…


L'Yonne au niveau de Cezy

 

Texte et photos Christian Bailly

Tous droits réservés

09/12/2023

 

Torrent

 


Torrent dans le Cantal

Le temps,

Impétueux et turbulent,

Comme un torrent,

Sur les pierres,

Nous use,

Peu à peu, nous émousse,

Nous roule,

Les uns contre les autres.


Torrent dans le Cantal

Il nous bouscule,

Arrondit nos angles,

Nous rend moins tranchants,

Et nous emporte

Dans son courant tumultueux,

Insaisissable,

Vers le lit du fleuve,

Ou nous finissons tous envasés,

À jamais,

À tout jamais,

Dans le limon

Des destins déjà échoués…


L'Yonne au niveau de Cezy

 

Texte et photos Christian Bailly

Tous droits réservés

09/12/2023